De collaborateur à entrepreneur: le potentiel d’une relève en interne

De collaborateur à entrepreneur: le potentiel d’une relève en interne

Chaque année, des milliers de propriétaires de PME suisses se posent la question suivante: «Qu’adviendra-t-il de mon entreprise lorsque je partirai à la retraite?» L’enjeu est émotionnel, notamment lorsqu’il n’y a pas de relève au sein de la famille. Il faut alors considérer la possibilité de vendre l’entreprise sans se précipiter uniquement vers des options externes. Les propriétaires négligent souvent le potentiel d’une relève qui sommeillerait au sein même de l'entreprise.

Une grande partie du potentiel reste inexploré car on suppose communément qu’il faut des moyens considérables pour prendre la tête d’une entreprise, moyens dont tout le monde ne dispose pas. Il en va de même des collaborateurs qui pourraient potentiellement reprendre l’entreprise: ils ne se voient pas dans ce rôle, car ils n’imaginent même pas que c’est une possibilité. Cela s'explique notamment par le fait que le processus est mal connu, tout comme les possibilités de financement. Le dialogue est la solution.

Reconnaître le potentiel au sein de l’entreprise

Les propriétaires seraient bien avisés d’analyser les talents et capacités dont disposent leurs collaborateurs pour identifier une possible relève. Les collaborateurs de longue date et loyaux peuvent être des candidats idéaux pour une reprendre l'entreprise, si on leur en donne la possibilité. Ils disposent souvent du savoir-faire et de la motivation nécessaires pour continuer une exploitation prospère de l’entreprise. Il ne leur manque en général qu’une seule chose: que quelqu’un leur présente les options et leur explique le processus.

Il vaut donc la peine d’aborder les candidats potentiels en interne et de mettre en avant, par exemple, les avantages d’une reprise par rapport à la création d’une nouvelle entreprise, en mentionnant la clientèle établie, l’infrastructure existante et les compétences professionnelles éprouvées.

Il est alors essentiel de conduire des entretiens personnels, fournir des informations sur l'entreprise et les options de succession, mais également sur les possibilités de collaboration dans un modèle de reprise.

Le financement, un point critique

On pense souvent à tort que reprendre une entreprise établie demande des moyens financiers énormes. Alors qu’en fait, ce n’est pas nécessairement le cas. Il existe différentes possibilités de financement auxquelles un repreneur potentiel peut faire appel pour racheter une entreprise sans devoir disposer de réserves de fonds propres considérables.

Une solution de financement durable et stable implique généralement plusieurs partenaires dans une configuration adaptée. Si les banques sont considérées comme des partenaires de financement externes importants, les vendeurs tiennent également un rôle déterminant grâce au «prêt vendeur». Il s’agit de ne pas négliger cette dimension du financement qui, aujourd’hui, est fréquemment utilisée dans la pratique. C’est un avantage d’autant plus appréciable, lorsque le vendeur et la relève entretiennent déjà une relation de confiance.

S’attaquer suffisamment tôt à la planification de la relève

Processus complexe, la planification de la relève nécessite du temps et une préparation minutieuse. Il est donc conseillé de s’y prendre suffisamment tôt, au moins cinq ans avant le départ à la retraite.

Réussir sa succession c’est... identifier les repreneurs potentiels, faire appel à un conseil externe et préparer les bons collaborateurs à leur futur rôle d’entrepreneur. Alors n’attendez pas demain pour planifier votre relève.